Trouver refuge

fév 04, 2021 / 0 comments

Trouver refuge 
Tel est le titre du livre de Stéphanie Besson paru chez Glénat dans la collection « hommes et Montagne. En sous-titre : histoires vécues par-delà les frontières, avec une préface, excusez du peu, du journaliste Edwy Plenel (Mediapart).
Il faut savoir que depuis des années, des hommes, des femmes et des enfants, traversent les Alpes pour demander asile en France. Ces gens qui viennent de tous les pays : Afghanistan, Soudan, Iran, Mali, Syrie et même du Népal ont fui la guerre, la pauvreté, la violence… Ils ont tout quitté, ont traversé des dizaines de pays, de mers, de montagnes pour espérer trouver en Angleterre, en Allemagne, en France ou dans d’autres nations européennes, ce havre de paix auquel tout être humain aspire. Sur la route de cet exil, des obstacles impitoyables et parmi ceux-là : la montagne. Du côté de Briançon à la frontière entre l’Italie et la France voici enfin raconté l’histoires de ces demandeurs d’asile qui tentent d’échapper au froid, aux avalanches, à la police des frontières. Les montagnards qui vivent au pied de ces cols frontaliers savent qu’en montagne on n’abandonne personne, même pas son pire ennemi. Stéphanie Besson, accompagnatrice en montagne, a co-fondé l’association « Tous migrants », un mouvement citoyen qui défend l’accueil inconditionnel et les droits des exilés par des actions de sensibilisation, de plaidoyer, de recours en justice, et soutient les initiatives pour leur porter secours en montagne… Depuis plusieurs années des volontaires se mobilisent de nuit comme de jour pour effectuer des maraudes sur les cols enneigés et récupérer ces migrants qui sont souvent en basket dans la neige. Certains sont morts, d’autres ont du subir des amputations à cause des gelures. A Briançon, les montagnards ont fait le choix d’accueillir, de vivre ensemble, de ne pas faire de différence entre le touriste qui vient par envie et l’exilé qui arrive sans l’avoir voulu pour trouver asile et protection. Un livre nécessaire dans lequel témoignent des exilés. 
Stéphanie Besson a su recueillir des dizaines de témoignages, elle a su avec une grande intelligence et sensibilité dévoiler ces vies marquées par la terreur. Retenons ces mots forts de la préface d’Edwy Plenel « En cohérence avec son chemin de vie, son amour de la montagne, sa curiosité de la nature, Stéphanie nous invite à toujours choisir le devoir (naturel) d’hospitalité plutôt que la défense (arbitraire) des valeurs. A nous déplacer, au plus secret de nous-mêmes. A nous retrouver en partant à la rencontre de l’Autre. Au sens propre comme au sens figuré, les frontières sont faites pour être traversées. Et accueillir celles et ceux qui ont le courage, l’audace, ou l’inconscience de les franchir, c’est donner refuge à notre propre humanité. »