Le désert interdit des Bernezat

jan 07, 2016 / 0 comments

Le désert interdit des Bernezat

J’ai rencontré Odette et Jean-Louis Bernezat par deux fois au Musée Hébert car ce sont des amateurs d’art. Amateurs et collectionneurs. D’ailleurs, en mars prochain, une partie de leur collection sera exposée à la maison Ravier à Morestel.Je suis particulièrement séduite par leur énergie et surtout par leur trajectoire de vie, absolument hors du commun. Rencontre délicieuse.

De la montagne, ils sont passés au désert. Jean-Louis, Guide de haute montagne, s’est servi de ses compétences pour arpenter le Sahara. Tous deux moniteurs de ski, ils ont abandonné les pentes neigeuses pour les pistes entre les sables et les cailloux…
A la fin des années 1960, ils deviennent donc les pionniers des voyages à dos de chameau (méharées) et à pied au Sahara algérien. Ils étaient partis simplement grimper dans le Hoggar, sans arrière-pensée. Ils en reviennent amoureux et déterminés à poursuivre leur découverte. Pour cela, ils créent l’organisation de voyages Hommes et Montagnes qui, bien que modeste, a conduit au désert des milliers de personnes pendant plus de trente ans.
Hommes et Montagnes débute modestement avec leur clientèle de ski et de montagne, puis grandit avec le bouche à oreille et le plaisir que prend chacun au voyage. Car le voyage comme ils le perçoivent et l’organisent est basé sur la découverte d’un pays (Algérie, Mauritanie, Tunisie, Maroc, Libye, Niger…) mais surtout d’un peuple, et notamment, le peuple touareg où ils trouvent leurs meilleurs amis.
Dans le Hoggar, qui est presque aussi grand que la France, ils se plaisent à parcourir les pistes ancestrales, sur les traces des anciens, ouvrent de nouveaux itinéraires et découvrent des coins oubliés de désert…

Leurs voyages à pieds ou en méharée (en chameaux), génère pour les Touaregs avec lesquels ils travaillent, une réelle économie. Mise en place en 1967, elle s’effondre totalement en 2012, avec l’impossibilité du tourisme dans les régions sahariennes, pour les raisons d’insécurité que l’on sait.
Et maintenant ? Que reste-t-il de toutes ces années pour ces deux amoureux du désert, pour les Touaregs qui ont été leurs compagnons et pour les nombreux touristes qui ont voyagé en leur compagnie ?
Il leur reste bien sûr l’attirance vers la peinture et l’art en général. Jean-Louis trace à grands traits de belles œuvres au pastel, Odette réalise de petites aquarelles de paysages.

Texte : Nina Moreno
Photo : Jean-Louis et Odette Bernezat, dans le désert du Sahara

Vous souhaitez soutenir cet article et lui permettre de gagner le prix du jury de notre concours ? Votez dans le sondage !