Perturbateurs endocriniens et commission européenne : le cache-cache continue

nov 17, 2016 / 0 comments

Depuis 2013, la commission européenne avait pour devoir de mettre en place des lois pour encadrer l'utilisation et, nous l'espérions, l'interdiction des perturbateurs endocriniens. Comme une fois est coutume en politique, la solution la plus logique et la plus sécuritaire pour les consommateurs n'a pas été choisie. On apprend par Michèle Rivasi députée écologiste (drôme) au Parlement Européen et experte des questions de santé que les perturbateurs endocriniens pourraient êtres autorisés si  "le risque d'exposition de l'être humain est négligeable."

Il s'agit d'un glissement de problématique de l'évaluation du danger vers l'évaluation du risque. Les parlementaires ne se posent plus la question de la dangerosité des perturbateurs mais cherchent à justifier leur inoffensivité en les éloignant des consommateurs. Donc, à partir de quelle distance avec l'homme, un perturbateur endocrinien devient-il dangereux ? Ces critères pourront-ils être strictement observés ?

Pour rappel, les perturbateurs endocriniens ou Xénohormone sont des molécules ou agent chimique qui agissent sur le cycle hormonal. Ils peuvent causer déformations, maladies, distorsions de l'humeur ou même problème de développement intra-utérin chez une femme enceinte. Des accusations lourdes pour des substances que les décideurs se refusent à interdire et qu'on propose de simplement "éloigner des humains". De plus, Michèle Rivasi nous apprend que dans un texte issu d'une fuite la commission européenne ne reconnaîtra plus comme perturbateur endocrinien toute substance dont les effets négatifs seraient présumés mais uniquement ceux dont ceux-ci sont avérés. Le principe de précaution est foulé du pied.

C'est cette semaine à venir que les membres de la commission se prononceront sur l'adoption ou le rejet de cette mesure. Gageons que pour une fois, le bon sens et la précaution prenne le dessus sur les lobbys et les gros sous en politique.  

Et vous qu'en pensez-vous ? Réagisez sur Facebook ou dans les commentaires, la rédaction attend vos avis ! 

Sources informatives : Michèle Rivasi
Image : Dessinateur Aurel
Fanny Baridon