SCOP Ecopla : Quel gâchis !

oct 21, 2016 / 0 comments

Ce jeudi 20 octobre, les anciens employés de la société Ecopla dont nous vous avions parlé il y a de ça quelques mois recevaient le verdict de leur appel tant attendu. Ils proposent un projet de SCOP pour leur entreprise.

Pour rappel, le 11 mars dernier, la dernière entreprise de barquette en aluminium de France se retrouve en liquidation. 77 employés risquent de perdre leurs emplois. Pour sauver ces emplois et leur savoir-faire précieux, ils se réunissent et proposent un projet de SCOP, une société collaborative et participative. Un projet viable, selon le tribunal administratif, mais seul problème, l’Italien CUKI promet alors un renflouement rapide en mettant 1,5 million d’euros sur la table. Cette entreprise ne compte racheter les meubles sans reprendre les employés. Pour ces 70 employés fermement attachés à leur expertise et leur savoir faire, c'est un gâchis terrible. Les ex-employés d’ECOPLA font alors appel et c’est ce jeudi 20 octobre que la décision a été rendue.

Leur action a fait l’objet d’une mobilisation rare, une bonne centaine de personnes étaient là lors du rendu du jugement : la presse, les sympathisants et soutiens divers, les syndicats et au-delà, de nombreux politiques. Pourtant, cela n'a pas suffi à influencer les juges qui ont refusé de prendre en compte l'aspect social dans leur délibéré. Ils ont donc jugé sans prendre en compte les 70 emplois menacés de disparaître. L'Appel a été rejeté à cause d’un vice de procédure. La déception et la colère se sont lues sur le visage des participants au procès.
Comment en est-on arrivé à un tel verdict ? A cause de la négligence d’un système judiciaire trop éloigné des préoccupations des futurs chômeurs : le procureur n’ayant pas fait appel lorsque le projet proposé par CUKI avait été approuvé, cet appel a été rendu irrecevable. De l’aveu même du tribunal, il s’agit là d’un manque de professionnalisme du procureur, du ministère de la justice, voire même de l’Etat. La juge elle-même s’excusera à la fin du délibéré. Un employé nous a confié : « Ce procès vient s’ajouter à la liste déjà trop longue des Goodyear et autres Air France. On méprise les petits emplois ! »

CUKI reprendra bel et bien la société, la loi prévoyant une priorité à l’argent, sonnant et trébuchant, pour la reprise d’une entreprise. Le million et demi proposés par CUKI pour la reprise des meubles et disponible immédiatement a été préférés aux 100 000 euros que les ex-employés avaient prévu d’investir pour cette reprise.
En plus de la reprise des meubles, le projet de la SCOP Ecopla comprenait une remise en route de l’entreprise. C’est près de 2,3 millions qui furent réunis par les ex-employés pour transformer leur entreprise en une SCOP et sauver ainsi 17 emplois aujourd’hui et jusqu’à 50 en trois ans. La région Auvergne-Rhône Alpes avait, quant à elle, promis d’aider les ex-employés à hauteur de 400 000 euros.

Dernier espoir ? Une partie des ex-employés d’Ecopla a rendez-vous aujourd'hui avec le ministre Michel Sapin pour discuter des suites à donner à l’affaire.

Mise à jour :
Téléchargez le dernier communiqué de presse d'Ecopla faisant état de leur impuissance. Une histoire malheureusment trop commune aujourd'hui. 
 

Texte : Fanny Baridon
Image : Ecopla

N'hésitez pas à suivre Les Antennes sur Facebook, votre soutien et vos avis sont toujours les bienvenus !